11h43 CET
04/01/2025
L'année 2025 s'annonce riche en événements majeurs sur le continent africain, marquant des moments clés dans les domaines du sport, de l'économie et de la politique.
En ce début d'année 2025, BBC Afrique vous propose des événements qui marqueront les progrès et les défis du continent.
L'année 2025 s'ouvre sur le plan culturel avec le "Vodun Days". La cité historique de Ouidah au Bénin s'apprête à accueillir la deuxième édition des Vodun Days du 9 au 11 janvier.
Les Vodun Days constituent un rendez-vous annuel de renommée internationale, dédié à la célébration de l'art, de la culture et de la spiritualité Vodun.
L'événement se distingue par plusieurs temps forts : la grande cérémonie Vodun, moment central des festivités, marqué par la sortie des couvents Vodun en présence des dignitaires et des fidèles. Des concerts et spectacles en bord de mer mettant à l'honneur des artistes béninois et internationaux.
Le Bénin, berceau du Vodun, cherche ainsi à valoriser cet héritage et à le partager avec le monde.
À travers des colloques et des tables rondes, le "Vodun Days" offre une occasion d'explorer les multiples dimensions de cette tradition profondément enracinée dans l'histoire et la spiritualité béninoises.
Fespaco 2025:
Autre évènement culturel de cette année, le Fespaco. La 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est prévue du 22 février au 1ᵉʳ mars avec pour thème : "Cinémas d'Afrique et identités culturelles"
La République du Tchad a été proposée par les autorités burkinabè pour être au cœur de cette grand-messe du cinéma africain en qualité de pays invité d'honneur.
Le comité d'organisation indique avoir introduit quatre innovations majeures. Parmi elles, l'instauration de nouvelles distinctions, notamment le "Prix Thomas Sankara du panafricanisme" sous financement du gouvernement burkinabè. Et le "prix du public" qui sera décerné par la RTB (Radiotélévision du Burkina Faso).
1 351 films ont été soumis pour la sélection officielle, avec 258 longs métrages de fiction, 286 longs métrages documentaires, 53 films d'animation, 64 films d'école et 611 courts métrages.
En parallèle, cette édition accueillera la 22ᵉ édition du marché international du cinéma et de l'audiovisuel africain (MICA). Une plateforme d'accompagnement pour l'émergence de nouveaux talents dans les principales chaînes de valeur de l'industrie cinématographique.
Sur le plan politique, l'année 2025 sera marquée par plusieurs scrutins : législatifs, municipaux et surtout présidentiels.
Au Ghana, le président élu John Mahama prêtera serment le 7 janvier lors d'une cérémonie devant un parterre d'invités et de chefs d'État africains. Il revient au pouvoir, huit ans après l'avoir quitté.
L'ancien président âgé de 66 ans a remporté l'élection présidentielle de décembre dernier face à l'actuel vice-président Mahamudu Bawumia, candidat du New Patriotic Party (NPP), qui a reconnu sa défaite.
Les populations attendent beaucoup du nouveau président pour sortir l'économie du pays de la pire crise économique qu'elle ait connue depuis des années.
Sénatoriales au Togo:
Le 15 février se tiendront les premières élections sénatoriales au Togo. Initialement prévues le 2 février, elles ont été repoussées "en vue de permettre aux acteurs politiques de mieux s'organiser", selon un décret présidentiel.
Ce scrutin est l'une des dernières étapes pour la mise en place de la nouvelle Constitution, vivement critiquée par l'opposition et la société civile.
La campagne électorale pour ces sénatoriales sera ouverte le jeudi 30 janvier 2025 à 00 h. Elle prendra fin le jeudi 13 février 2025 à 23 H 59.
Plusieurs partis de l'opposition togolaise, dont l'Alliance nationale pour le changement (ANC), ont annoncé qu'ils allaient boycotter ces élections. Ils estiment qu'elles "s'inscrivent dans la continuité d'un processus de coup d'État constitutionnel en cours".
Institué par une révision constitutionnelle en 2002, le Sénat n'a jamais été mis en place. Il sera composé de 61 membres au total. 41 des sénateurs seront élus par les conseillers régionaux et les conseillers municipaux et 20 autres seront désignés par le président du Conseil des ministres, selon une ordonnance publiée dans le journal officiel le 3 décembre 2024.
La nouvelle constitution, qui abolit l'élection du chef de l'État au suffrage universel et institue un régime parlementaire, est dénoncée par l'opposition et la société civile qui y voient un moyen pour le président Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir.
En Guinée, le chef de la junte a annoncé que 2025 sera "une année électorale cruciale pour parachever le retour à l'ordre constitutionnel". Le général Mamadi Doumbouya n'a pas donné de date précise pour le terme de la transition initialement prévu en fin 2024.
Mamadi Doumbouya est à la tête d'une junte qui a renversé en septembre 2021 le président Alpha Condé. La junte s'était initialement engagée sous la pression internationale à céder la place d'ici à fin 2024 à des civils élus. Elle a fait savoir depuis qu'elle n'honorerait pas sa promesse.
Elle s'était également engagée à organiser avant la fin de l'année 2024 un référendum constitutionnel, qui ne s'est pas tenu.
"Dans le premier trimestre de l'année 2025, je signerai un décret fixant la date du scrutin pour le référendum (constitutionnel). Après l'élaboration du code électoral, durant l'année 2025, nous nous emploierons tous ensemble à continuer à poser les jalons forts pour les élections générales", a dit le général Doumbouya dans son discours de nouvel an.
Les principaux partis d'opposition et organisations de la société civile ont appelé à des manifestations à Conakry à partir du 6 janvier pour "exiger le départ de la junte et la mise en place d'une transition civile".
L'opposition dénonce un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir et de multiples violations des droits.
Au Gabon, on pourrait également assister à la fin de la transition.
Porté au pouvoir par la junte qui a renversé la "dynastie Bongo" le 30 août 2023, le général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme du processus de transition.
La révision des listes électorales a commencé le 2 janvier en vue de la présidentielle de 2025.
Cette révision des listes va se dérouler du 2 au 31 janvier "dans le cadre des travaux préparatoires à l'organisation du prochain scrutin", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault.
Jusqu'à présent, le calendrier du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a été suivi, avec notamment l'adoption d'une nouvelle constitution, votée par référendum le 16 novembre dernier.
Il prévoyait ensuite de réformer le code électoral au premier trimestre 2025, puis de réviser les listes pour tenir en août les élections marquant la fin de la transition.
En Côte d'Ivoire, les préparatifs pour l'élection présidentielle prévue en octobre 2025 se poursuivent.
La révision des listes électorales s'est achevée le dimanche 17 novembre. Elle a abouti à l'inscription de plus de 940 000 nouveaux électeurs. Un chiffre inférieur à celui visé par la Commission électorale indépendante (CEI), qui envisageait d'enregistrer environ 4,5 millions de nouveaux requérants. L'opposition appelle à une nouvelle révision de cette liste avant la présidentielle.
Dans son discours de fin d'année, le président Ouattara a évoqué ce scrutin prévu pour octobre 2025. Il a assuré que cette élection serait "apaisée", "transparente et démocratique".
Le président ivoirien âgé de 83 ans ne s'est pas encore prononcé sur l'éventualité d'une candidature à un quatrième mandat.
Au Cameroun, Elections Cameroon, l'organe chargé d'organiser les élections, a publié le 30 décembre 2024 les statistiques détaillées relatives à la liste électorale nationale définitive. Selon les chiffres d'Elecam, on compte pour l'heure 7 845 622 électeurs régulièrement inscrits.
Les inscriptions sur ces listes ont repris le 1ᵉʳ janvier conformément à l'article 70 de la loi électorale. Elles iront jusqu'au 31 août, deux mois avant la présidentielle.
Une présidentielle pour laquelle l'éventuelle candidature de Paul Biya fait débat. Si au sein de son parti, le RDPC, il est présenté comme le « candidat naturel », pour l'opposition et une partie du clergé, Paul Biya devrait prendre sa retraite.
Âgé de 92 ans dont 42 au pouvoir, Paul Biya n'a pas encore clairement dit s'il briguera un huitième mandat.
Cependant, le 31 décembre, lors de son discours à la nation, le président camerounais a indiqué que sa « détermination à servir demeure intacte et se renforce au quotidien».
La Commission de l'Union africaine procédera au renouvellement de sa direction lors du sommet de l'organisation, prévu le 15 février à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Conformément au principe de rotation régionale, le successeur du Tchadien Moussa Faki sera issu de la région de l'Afrique de l'Est. Ce mandat, d'une durée de cinq ans, s'étendra jusqu'en 2029. L'élection repose sur une majorité des deux tiers des États membres disposant du droit de vote.
Trois candidats sont en lice pour occuper le poste de président : Mahmoud Ali Youssouf, actuel ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Raila Amolo Odinga, ancien Premier ministre du Kenya, et Richard Randriamandrato, ancien ministre des Affaires étrangères de Madagascar.
À suivre également cette année, la célébration du cinquantenaire de la Cédéao.
La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) commémore son cinquantième anniversaire dans un contexte de rupture historique.
Trois de ses membres fondateurs : le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait de cette organisation sous-régionale en janvier 2023. Ils ont confirmé la nature irrévocable de leur décision, malgré des tentatives de médiation. Ils ont depuis fondé une nouvelle entité, l'Alliance des États du Sahel (AES).
Leur retrait officiel de la Cédéao prendra effet le 29 janvier 2025, conformément aux règles de l'organisation.
Ce contexte de recomposition géopolitique illustre, selon les experts, les défis majeurs auxquels fait face la Cédéao dans son rôle d'intégration régionale et de stabilité en Afrique de l'Ouest.
Dans le registre des sports, le Championnat d'Afrique des nations (CHAN), organisé conjointement par le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda du 1er au 28 février, ouvrira le bal des compétions sportives.
Créée en 2009, le CHAN est une compétition unique, réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans les ligues nationales de leurs pays respectifs.
En sept éditions, le tournoi a vu cinq nations inscrire leur nom au palmarès :
Cette compétition met en lumière les talents locaux et renforce la visibilité du football africain au sein de ses championnats nationaux.
En cyclisme, du 21 au 28 septembre 2025, la ville de Kigali, sera sous les feux des projecteurs mondiaux. Elle accueille les championnats du monde UCI sur route pour la première fois sur le continent africain.
C'est une occasion historique selon les autorités rwandaises, car elle laissera un héritage durable, inspirant les générations futures à embrasser "la joie du cyclisme et à continuer d'atteindre de nouveaux sommets".
L'UCI a déjà dévoilé le parcours de ces Mondiaux de cyclisme de 2025 à Kigali (Rwanda). On aura droit à la 1ʳᵉ course officielle féminine des Championnats du Monde UCI sur route dans la catégorie des moins de 23 ans.
Cette édition s'annonce ardue pour les coureurs de la catégorie élite hommes "avec un dénivelé de plus 5400 mètres", assurent les organisateurs.
Et pour clore l'année, l'on ira au Maroc pour célébrer le football africain. Le 21 décembre 2025 marquera le coup d'envoi de la 35e édition de la Coupe d'Afrique des Nations.
Le Maroc accueille la phase finale de cette compétition pour la première fois depuis 1988, et de nombreux préparatifs ont déjà été réalisés. Le tournoi réunira 24 équipes, le tirage au sort de la phase de poule aura lieu le 27 janvier 2025 et la finale aura lieu le 18 janvier 2026.
Avant la CAN, le Maroc accueillera la Coupe d'Afrique des Nations des moins de 17 ans (du 30 mars au 19 avril 2025) et la Coupe d'Afrique des Nations TotalEnergies CAF Féminine (du 5 au 26 juillet 2025).