Lille se jette dans la gueule du loup mardi en allant défier Liverpool, devenu une formidable machine à gagner sous la houlette d'Arne Slot, jusqu'à être qualifiée de "meilleure équipe du monde" par son dernier adversaire, Brentford.

L'entraîneur néerlandais a transformé la difficile succession de Jürgen Klopp en conte de fées, empilant 25 victoires en 32 matches, une première place en Premier League et un sans-faute en Ligue des champions.

À Anfield, ses "Reds" ont eu la peau du champion d'Allemagne (4-0 contre Bayer Leverkusen), du champion d'Espagne (2-0 Real Madrid) et du champion d'Angleterre (2-0 contre Manchester City), sans encaisser le moindre but.

Attaque de feu, défense de fer, ce sont les deux piliers sur lesquels s'est encore appuyé le club de la Mersey, dimanche contre Brentford (2-0).

"Techniquement, tactiquement et physiquement, ils sont très bons partout sur le terrain", a souligné l'entraîneur des "Bees", Thomas Frank, auprès de la BBC. "Pour moi, c'est la meilleure équipe de Premier League et du monde en ce moment".

"Je suis d'accord avec lui", a appuyé l'ancien défenseur gallois Ashley Williams sur le plateau de l'émission Match of the Day. "En ce moment, je pense qu'ils ont l'équipe la plus forte. À mon avis, ils vont gagner le championnat et ils visent la Ligue des champions".

Slot, lui, a apprécié les "compliments" de son homologue mais a tempéré, lundi en conférence de presse.

"Son opinion compte pour moi parce qu'il a montré à Brentford à quel point il a fait du bon travail depuis tant d'années et sans dépenser des sommes folles", mais "je pense qu'il est bien trop tôt pour dire des choses comme ça, on a encore beaucoup de matches à jouer".

- "Rien n'a changé" -

La fin de match à Brentford a mis en exergue les forces et faiblesses de Liverpool depuis quelques semaines.

La difficulté à convertir les très nombreuses occasions que se procurent Mohamed Salah et sa bande, d'abord: ils ont ainsi tenté 35 tirs sans marquer, avant d'y parvenir sur les 36e et 37e, dans le temps additionnel.

Le verrou de Brentford a finalement sauté, grâce notamment à l'impact de deux entrants, Harvey Elliott en déclencheur et Darwin Nunez en finisseur. Contre Nottingham Forest (1-1), mardi dernier, l'égalisation était aussi venue d'un corner de Kostas Tsimikas repris par Diogo Jota, tous deux sortis du banc vingt-deux secondes auparavant.

Le déplacement chez Forest avait été précédé d'un autre match nul en Premier League, contre Manchester United (2-2), et par une défaite chez Tottenham (1-0) en demi-finale aller de Coupe de la Ligue. De quoi faire lever quelques sourcils, mais pas ceux de Slot.

"Si vous regardez le nombre d'occasions créées (...) vous verrez que rien n'a changé entre aujourd'hui et la première moitié de la saison", a relevé l'entraîneur de Liverpool le week-end dernier.

Le changement, "en ce moment", c'est qu'il est "plus difficile pour nous de convertir nos occasions en buts", a-t-il toutefois reconnu. Il y a la maladresse des attaquants, parfois, mais aussi les "blocs bas" mis en place et les adversaires qui "se jettent sur chaque ballon chaque fois que nous avons une occasion", a énuméré le Néerlandais.

Lille va devoir résister aux vagues venues de Salah, Cody Gakpo et Luis Diaz, contenir les percussions de Dominik Szoboszlai et les passes laser de Trent Alexander-Arnold, fissurer le mur érigé par Ryan Gravenberch au milieu, et espérer ensuite se jouer de Virgil van Dijk et Ibrahima Konaté, probablement le duo défensif le plus solide de Premier League.

Une mission impossible? Les "Dogues" de Bruno Genesio doivent ressortir la boîte à miracles, comme ils l'ont fait cette saison face au Real Madrid (1-0) et à l'Atlético (3-1).